L'avis du maître d'oeuvre

L’affectation d’un budget, souvent conséquent, à un garage, qu’on pourrait considérer comme un habitat pour nos véhicules devrait susciter une réflexion plus approfondie avant décision.

Le coût de la construction ainsi que la minimisation de l’empreinte carbone de nos habitats impliquent une optimisation des volumes affectés à chaque utilisation.

La notion de cycle de vie, qui est, en théorie, étudiée dans toute conception, fera l’objet d’une attention particulière. En particulier, sur la phase du cycle de vie de l’habitat qui correspond à l’utilisation, chaque pièce doit être examinée sous l’angle du besoin initial auquel elle répond et la ou les fonctions qui lui sont affectées.

Ainsi, à l’examen du besoin émis par les maîtres d’ouvrage, le garage sert à :

  • Parquer un ou plusieurs véhicules : voiture, moto, vélo…
  • Stocker la tondeuse
  • Stocker l’outillage
  • Stocker des marchandises

Si la seule réponse apportée à ce besoin est une pièce de l’habitat dédiée, on se retrouve à prévoir 40 à 50 m2 de « garage » pour des surfaces habitables le plus souvent de 110 à 140 m2, soit plus de 30 % des surfaces créées.

En examinant chaque besoin séparément, il est possible de proposer une solution plus optimale.

  • Parquer une ou deux voitures : nos voitures sont toutes conçues pour supporter les conditions climatiques de nos régions.  Les voitures n’ont pas besoin d’être abritées pour fonctionner. Donc le garage n’est pas utile à la voiture. Il reste éventuellement le besoin de l’utilisateur est de pouvoir démarrer et d’éviter le déneigement (dans les régions qui y sont soumises). Dans ce cas un carport est suffisant pour arrêter la neige.

La protection contre le vol peut être débattue, mais fondamentalement, une voiture qui attire les voleurs le sera bien plus n’importe où que devant votre maison.

  • Stocker une tondeuse, des vélos, de l’outillage : ce sont des biens transportables facilement et qui ne sont pas forcément aptes à supporter les intempéries. Il faut donc les protéger du vol et du climat. La réponse à apporter est donc de prévoir un local approprié en taille.
  • Le stockage de marchandises est à relier au flux d’utilisation de ces marchandises, généralement la cuisine. C’est donc cet espace qui doit intégrer cette fonction par l’ajout d’un cellier ou une augmentation de la surface de cuisine.

Au final, la surface à créer pour ces fonctions ne sera pas du même ordre que pour un garage intégrant la fonction « parking pour voiture ».

  • Il suffit de se promener en Suisse pour constater que nos voisins, en partie en raison des coûts de construction, renoncent au garage à voiture.

    Nous devons aujourd’hui nous questionner en partie en raison des coûts mais surtout à cause de notre empreinte carbone.